La 2ème édition du Master du Millefeuille se tiendra le vendredi 24 octobre 2025, de 16h à 18h, au Centre International de Deauville (CID), dans le cadre du salon Pâtiss’Art.
Organisé par la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française, cet événement met en lumière l’excellence et la créativité des boulangers-pâtissiers venus de toute la France.
Sur scène, chaque artisan disposera d’une heure pour assembler et décorer son millefeuille devant le public, avant de le soumettre à un jury composé de Meilleurs Ouvriers de France et de personnalités de la gastronomie. À l’issue de la délibération, les créations seront partagées et le public sera invité à les déguster.
Au-delà de la compétition, ce Master a pour vocation de réaffirmer la place du millefeuille dans le patrimoine gourmand, tout en montrant la capacité des boulangers à réinventer ce dessert emblématique grâce à leur savoir-faire et à leur imagination.
Un moment unique qui mêlera exigence technique, transmission et plaisir partagé avec le public.
Interview : Dominique Anract (Président de la Confédération Nationale de la Boulangerie-Pâtisserie Française)
La première édition du Master du Millefeuille s’était déroulée à la Maison-musée Raymond Devos. Cette année, vous avez choisi Deauville et le salon Pâtiss’Art pour la 2ème édition. Pourquoi ce changement ?
La première édition avait un caractère très particulier. Elle s’était tenue à la Maison Raymond Devos, un lieu chargé de culture et d’histoire, parce que l’humoriste aimait parler du millefeuille dans ses textes. Nous avions imaginé un véritable festival autour de cette référence, avec des lectures, des animations et bien sûr la mise en avant des artisans.
Pour la 2ème édition, nous avons voulu recentrer l’événement sur la pâtisserie elle-même. Deauville s’est imposée comme une évidence : c’est une ville emblématique, qui attire le public et les médias et qui offre un cadre prestigieux. Le salon Pâtiss’Art est parfaitement adapté pour mettre en valeur notre Master. Ce déplacement traduit notre volonté de donner plus de visibilité à la profession et de créer un rendez-vous fort.
Qu’attendez-vous de ce Master ?
Il ne s’agit pas d’une compétition avec éliminatoires et palmarès strict. Chaque région a la possibilité d’envoyer un artisan pour la représenter, ce qui en fait une véritable vitrine nationale. L’objectif est double : donner aux artisans l’occasion de montrer leur créativité et permettre au grand public de redécouvrir le millefeuille, ce grand classique qui fait partie de notre patrimoine. C’est un moment d’émulation, d’inspiration et de partage.
Pourquoi le millefeuille est-il un choix si symbolique ?
Parce qu’il est à la fois universel et technique. Tout le monde connaît et apprécie le millefeuille, mais sa réalisation exige une maîtrise parfaite du feuilletage. C’est là qu’intervient le tourier, dont le rôle est central. Le millefeuille unit ainsi la boulangerie et la pâtisserie : il repose sur des bases techniques solides, mais laisse une grande liberté d’interprétation dans les crèmes, les garnitures ou la présentation.
Vous insistez beaucoup sur le métier de tourier. Pourquoi ?
Parce que le tourier est le garant du feuilletage, et donc de la réussite du millefeuille. C’est un métier exigeant, qui demande précision, patience et savoir-faire. Trop souvent méconnu, il mérite d’être mis en avant. La Confédération a d’ailleurs soutenu la création d’une mention complémentaire « tourier », qui connaît un vrai succès dans les CFA. De plus en plus de jeunes s’y intéressent, et c’est encourageant pour l’avenir de cette spécialité.
Une master class « tourier » est d’ailleurs prévue le samedi 25 octobre dans le cadre du salon. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, c’est une master class consacrée au métier de tourier qui sera animée par Christophe Cressent, Meilleur Ouvrier de France boulanger (MOF), installé à Rouen. Ce sera l’occasion de mettre en lumière ce savoir-faire spécifique, de montrer les gestes précis du feuilletage et d’expliquer toute la technicité qu’il requiert.
Le Master se déroule pendant un salon grand public. Est-ce important pour vous ?
Oui, absolument. Nous voulons que le public puisse voir concrètement ce que représente notre métier. Observer un artisan monter un millefeuille en direct, comprendre la complexité du feuilletage, admirer la diversité des créations, c’est une expérience unique ! Comme au Salon du Chocolat, ce salon réunit à la fois les professionnels et le grand public : un moment de transmission, de découverte et de gourmandise partagé par tous.
Quels messages souhaitez-vous transmettre aux artisans participants ?
Je leur dirais d’abord de rester fidèles aux fondamentaux : un feuilletage régulier et croustillant, une crème équilibrée, une finition nette. Ensuite, de ne pas oublier la réalité de leur métier : le millefeuille doit rester un produit que l’on peut proposer en boutique et pas uniquement une création exceptionnelle. Enfin, je les invite à profiter de ce moment comme d’une opportunité rare d’échange et de progression.
Le millefeuille en 3 dates

1651
Premières traces écrites Le chef François Pierre de La Varenne publie « Le Cuisinier François », l’un des premiers grands traités de gastronomie française. On y trouve déjà une recette de pâtisserie feuilletée qui annonce le millefeuille. Cet ouvrage marque la naissance d’une cuisine moderne, s’éloignant du Moyen Âge et posant les bases de la gastronomie française.

Début 19ème siècle
L’âge d’or avec Carême Le pâtissier Marie-Antoine Carême (1784-1833), surnommé « le roi des chefs et chef des rois », perfectionne la technique du feuilletage et donne au millefeuille sa forme moderne. Servi dans les banquets aristocratiques et les cours royales, il devient le symbole d’une pâtisserie française raffinée, codifiée et technique. Carême en fait un classique incontournable, associant rigueur et élégance.

Fin 19ème siècle
Un dessert universel À la fin du 19ème siècle, le millefeuille dépasse les frontières françaises. Dans les pays anglo-saxons, slaves ou nordiques, il est rebaptisé Napoléon. Contrairement aux apparences, le nom ne renvoie pas à l’empereur mais à l’adjectif français « napolitain », évoquant Naples, ville où le feuilletage était également pratiqué. De Paris à Saint-Pétersbourg, de Londres à New York, le millefeuille s’impose alors comme l’une des grandes pâtisseries emblématiques de la France, tout en s’adaptant aux goûts et traditions locales.
Le millefeuille dans les règles de l’art
Icône de la pâtisserie française, le millefeuille fascine autant par son apparente simplicité que par la maîtrise qu’il exige. Derrière ses couches régulières se cache un savoir-faire qui conjugue précision, patience et créativité. Trois piliers structurent ce classique : le feuilletage, la crème et la finition.
Le feuilletage, un jeu de couches
La réussite du millefeuille commence par une pâte feuilletée parfaitement développée. Tour après tour, le pliage enferme le beurre dans la détrempe et crée ces fines strates qui, à la cuisson, se déploient en une structure légère et craquante. Un équilibre subtil entre légèreté et croustillant.
La crème, un écrin de douceur
Si le feuilletage apporte la structure, la crème en est l’âme. Traditionnellement vanillée, elle se doit d’être soyeuse et suffisamment dense pour soutenir les couches sans s’échapper à la découpe. Sa richesse adoucit le croquant et donne au millefeuille cette sensation unique de contraste en bouche.
La finition, une touche de caractère
Le dessus du millefeuille agit comme une signature : glaçage blanc nappé de traits chocolatés, sucre glace ou parfois une création graphique. La surface n’est pas seulement décorative, elle exprime le style du pâtissier et attire l’oeil avant la première bouchée.
Des classiques aux créations audacieuses
Si le millefeuille vanille reste une référence, la pâtisserie contemporaine l’ouvre à des centaines de déclinaisons. Fruits de saison, cacao, pistache, café ou caramel au beurre salé réinventent l’expérience sans trahir l’esprit du dessert. Certaines créations repoussent encore plus loin les limites, à l’image des interprétations spectaculaires qui empilent textures et saveurs inédites pour sublimer ce monument de la gourmandise française.
Tout savoir sur le master
La Confédération Nationale de la Boulangerie- Pâtisserie Française organise la 2ème édition du Master du Millefeuille. Un rendez-vous placé sous le signe de la créativité, du savoirfaire artisanal et du partage avec le public.
Voici, sous forme de questions/réponses, l’essentiel de ce concours.
Quelle est la date du Master ?
Le Master du Millefeuille se déroulera le vendredi 24 octobre 2025, de 16h à 18h, au Centre International de Deauville (CID), dans le cadre du salon Pâtiss’Art. Il aura lieu sur l’espace « Concours » du salon.
Qui peut participer ?
L’événement est ouvert aux entreprises de boulangerie-pâtisserie adhérentes à un groupement professionnel départemental.
En quoi consiste l’épreuve ?
Chaque artisan doit revisiter le millefeuille en toute liberté. Il doit venir avec 3 plaques de feuilletage cuites (60×40 cm) et sa garniture déjà préparée. Habillé en tenue professionnelle, il apporte également son petit matériel et son support de présentation.
Sur scène, il dispose d’une heure (16h-17h) pour assembler et décorer son millefeuille devant le public. La présentation et les saveurs sont entièrement libres. Après la présentation, les créations sont dégustées par le jury, puis partagées avec le public.
Qui compose le jury ?
Le jury réunit des Meilleurs Ouvriers de France et des personnalités reconnues du monde de la boulangerie et de la gastronomie. Leur mission : apprécier la créativité, la technique et l’excellence des candidats.
Quels sont les critères de sélection ?
Les millefeuilles sont évalués sur plusieurs critères, notés sur 100 points :
– Esthétique (40 points)
– Croustillant du feuilletage (20 points)
– Texture de la crème (20 points)
– Goût et harmonie gustative (20 points)
Quand aura lieu la remise des prix ?
La proclamation des résultats se tiendra à l’issue de l’épreuve, entre 17h et 18h, avec la remise de plusieurs distinctions : un 1er Prix, un Prix de la Création, un Prix du Goût et un Prix de l’Esthétique.
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